Développez votre intuition pour réussir.

Interview exclusive

Michel Giffard, coach de managers et d’équipes et directeur pédagogique de l’Ecole de coaching HEC Paris, est passionné d’une thématique qu’il explore depuis plus de 30 ans : l’intuition.

J’ai eu l’occasion de le rencontrer lors d’une formation sur le coaching intuitif. Belle rencontre d’un coach, auteur reconnu de plusieurs ouvrages sur le coaching et l’intuition et qui a su préserver humilité et simplicité de contact.

  • Qu’est ce qui vous a conduit à vous intéresser de si près à l’intuition pour lui avoir consacré un ouvrage complet (1) ? Qu’est ce qui a été votre déclic ?

Un séjour de sept ans en Afrique noire, une psychanalyse jungienne et un parcours avec Alejandro Jodorowsky m’ont amené à rencontrer d’autres niveaux de réalité que la seule rationalité occidentale. Mon métier de consultant et de coach m’a permis d’explorer une voie médiane à approfondir entre les outils rationnels peu performants et l’irrationnel non maîtrisé, et cette voie c’est l’intuition.

 

  • Vous définissez l’intuition comme «la perception spontanée et rapide d’une information sans l’attention consciente du raisonnement » (p31). Et vous affirmez que l’intuition se développe à partir d’une attitude intérieure juste. Dans votre ouvrage, vous citez l’état alpha comme état de conscience favorable à l’accueil des intuitions. Pouvez-vous préciser ce qu’est cet état alpha et préciser comment l’atteindre ?

L’état alpha est l’état naturel que vous traversez au cours des quelques instants qui précèdent l’endormissement ou le réveil. C’est le moment où vous apparaissent vos meilleures idées et vos plus belles images, le moment où votre vie paraît facile, car les décisions à prendre et les actions à mener sont évidentes et simples. C’est aussi un moment fugitif dont vous n’avez pas toujours conscience ou que vous assimilez au monde inutile des rêves de la nuit. Le nom « alpha » est celui donné à l’onde neuronale émise par le cerveau d’une personne en équilibre entre l’état de veille et le sommeil. Se mettre en état alpha consiste à modifier le rythme cérébral à la demande, pour amener votre cerveau à produire des ondes alpha tout en étant conscient et actif dans le monde extérieur. L’état alpha est un des moyens de communiquer avec votre inconscient. Vous êtes sans doute habitué à ne fonctionner que dans deux états qui s’excluent l’un et l’autre : l’état de veille active et l’état de sommeil passif. Avec l’état alpha obtenu consciemment, vous allez découvrir comment bénéficier des ondes alpha à la demande, comment mieux communiquer avec vous-même et avoir accès à d’autres capacités et d’autres perceptions, tout en maintenant intactes vos capacités d’agir. L’état alpha facilite aussi l’apprentissage accéléré.

Comment vous mettre en alpha ? Les réponses varient selon les pratiques des différentes écoles – pleine conscience, sophrologie, yoga, relaxation, méditation, autohypnose,… – mais elles ont toutes un point commun : apprendre l’art de vous relaxer à la demande et quels que soient le lieu et le temps dont vous disposez. La relaxation diminue la fréquence des ondes neuronales jusqu’aux ondes alpha.

 

  • Concernant les scientifiques, vous montrez, notamment à travers l’expérience intuitive d’Albert Einstein, le père de la théorie de la relativité, combien l’intuition a été souvent à l’origine de grandes inventions et de découvertes. Concernant les hommes et femmes publiques, politiques et médiatiques aujourd’hui en France ou dans le monde, qui pourriez vous citer comme modèle d’intuition ou du moins démontrant une capacité à utiliser son intuition pour prendre des décisions pertinentes ?

L’intuition a encore mauvaise presse en Occident et les personnes célèbres reconnaissent rarement qu’elles doivent leur réussite essentiellement à leur intuition. Pour moi, toute personne qui réussit « facilement » dans sa vie professionnelle, capitaine d’industrie, scientifique, artiste, … utilise consciemment son intuition.

L’intelligence intuitive est rarement citée comme compétence à développer ou comme l’un des critères de recrutement en entreprise. Plusieurs enquêtes menées de façon anonyme indiquent qu’une majorité de cadres supérieurs affirment devoir plutôt leur succès à des décisions prises par intuition, et qu’une minorité seulement d’entre eux sont prêts à l’admettre publiquement !

 

  • Votre ouvrage est riche d’exercices pratiques pour « travailler » son intuition. J’ai été pour ma part très sensible à l’exercice de la question vitale ( p 99)(2). A travers votre expérience de formateur, pourriez vous illustrer comment cette démarche aide le participant à explorer quelque chose de plus profond ? Et j’aimerais savoir comment cet exercice a pu faire résonance ensuite dans la vie du participant ?

L’intuition nous met en relation avec le meilleur de nous-même, avec notre inconscient ou avec notre « Soi » au sens de Jung. Descendre en soi comme dans un puits pour aller rencontrer sa question vitale du moment est un moyen de se connecter à soi-même, accessible avec peu d’entraînement.

Quand je fais vivre cette expérience aux participants de l’Ecole de coaching ou aux groupes de managers dans lesquels j’interviens, il s’agit toujours d’un moment très émouvant. En effet, la posture habituelle de formation consiste à transmettre des informations aux participants, parfois à partir d’exercices d’appropriation. L’information circule donc à l’extérieur de la personne et la contacte par les voies intellectuelles et parfois émotionnelles. Dans l’approche intuitive, j’invite les personnes à faire le voyage à l’intérieur d’elles-mêmes, à contacter directement les informations utiles et pour moi l’information utile à chaque instant est bien la réponse à la question : « Quel est l’essentiel pour moi en ce moment ? »

Ma présence dans l’exercice joue bien-sûr un rôle de facilitation mais chacun se rend compte rapidement qu’il peut reproduire l’exercice à son initiative et sans être dépendant d’un élément extérieur. Cette prise de conscience peut transformer durablement une vie !

 

  • En tant que coach, comment faites-vous appel à votre intuition dans la conduite d’une séance de coaching ? Prévenez-vous votre client de cette dimension spécifique que vous pratiquez ?

Dans une relation et notamment une relation de coaching, l’essentiel est présent dès les premiers instants, dès que les inconscients se rencontrent. L’action du coach consiste dès lors à accompagner l’émergence des informations inconscientes – les siennes et celles de son client – notamment en faisant appel à son intuition. Je préviens mon client que je peux utiliser le coaching intuitif, si nécessaire. L’information apparue par intuition représente un risque éthique en coaching : à qui appartient-elle ? En effet, le processus de prise de conscience en coaching implique de travailler sur une information appartenant au coaché. Si celle-ci provient du coach, cet apport extérieur risque de priver le client de sa propre vérité, ce qui est dommageable en coaching. Pourtant, dans ma pratique de coach l’intuition est souvent présente. J’en tiens compte et je vérifie à l’aide des autres outils du coaching la pertinence de l’information reçue par intuition. Par exemple, si je perçois une dissonance entre ce que me dit mon client et l’écho de ma petite voix intérieure, je teste cet écho par une question ouverte et je formule des hypothèses. C’est mon client qui prend ou ne prend pas les options proposées. Dans ce cadre, l’intuition m’aide également à approfondir certains traits psychologiques du client ou certaines causes enfouies de ses difficultés relationnelles actuelles.

 

  • Finalement, votre ouvrage part de la croyance positive que l’intuition est à la portée de tous et que nous avons tout à gagner avec elle dans tous les domaines de la vie qu’elle soit professionnelle, sociale, familiale et même conjugale. De manière synthétique, qu’est ce que gagne une personne qui cherche à cultiver son intuition ?

A prendre les bonnes décisions au bon moment, à percevoir la globalité d’une situation de façon claire, à identifier le détail qui a du sens et à enrichir sa vie en la rendant plus simple.

 

  • Quel petit pas suggérez vous à celles et ceux qui veulent entreprendre le jardinage de leur intuition ?

Ralentir, respirer, se poser, s’intéresser aux questions et moins aux réponses, s’ouvrir à sa vie intérieure et à la spiritualité, commencer à aimer, s’autoriser à être heureux.

 

(1)Votre intuition au service du succès : amour-santé-travail : la méthode Giffard. Presses du Châtelet.

(2) dans le cadre d’un séminaire, le cadre de confiance étant posé, le formateur propose à chaque participant d’écrire la réponse à la question : «  Quelle est la question vitale pour vous aujourd’hui ? ». Puis, successivement, avec chacun des participants, le formateur note la question vitale du participant au tableau puis ses commentaires et ses réponses, dans un contexte de silence car il est demandé au groupe de rester silencieux.

http://www.michelgiffard.fr

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Le changement : c’est tout le temps

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Une entreprise qui avance est une entreprise qui change. Face à l’évolution permanente du marché et de la concurrence, une entreprise qui n’anticipe pas le changement risque de disparaître. Et pourtant, tout changement se traduit par une remise en cause de l’organisation concernée. Il peut-être individuel, collectif ou organisationnel, ou les trois à la fois le plus souvent.
Le changement a parfois une connotation négative et suscite inertie et résistance, voire un sentiment de révolte. Le manager doit adopter une attitude compréhensive pour remporter l’adhésion de ses collaborateurs.

L’objectif commun est de rendre possible la transformation de l’entreprise. Cela implique de les informer et de leur expliquer le bien-fondé de ces changements, d’être à l’écoute de chacun et d’adapter son discours.
La conduite du changement se traduit par une série d’initiatives impliquant tous les acteurs de l’entreprise. Les différentes équipes doivent se coordonner et être composées dans un souci de transversalité.

Pour être efficace, la conduite du changement ne se limite pas à la gestion d’un projet, il faut :

  • planifier les tâches,
  • les suivre,
  • et respecter les coûts et les délais fixés.

Elle nécessite une rigueur accrue par rapport à un projet classique.
Le changement marque une rupture qui peut entraîner une perte de sens pour les collaborateurs. S’il n’est pas compris ou mal perçu, la résistance peut en freiner l’entrée en application. Même si le manager fait preuve de pédagogie, c’est là que l’accompagnement au changement prend tout son sens.

Les compétences comportementales et relationnelles favoriseront la créativité, elles inciteront les collaborateurs à prendre des initiatives et à s’impliquer. Il définira des objectifs précis et les actions concrètes à mener. Dans cette phase de communication collective, le dirigeant peut aussi faire appel à des intervenants spécialisés, ou des prestataires externes.

Et si on commençait par gérer notre temps

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Savez-vous gérer votre temps et définir vos priorités?
Pour commencer une rentrée des plus réussies, découvrez comment mettre à profit votre temps disponible et arbitrer vos priorités.

Savoir gérer son temps et définir ses priorités sont un gage d’efficacité professionnelle.

Le temps étant une ressource rare, une bonne gestion du temps peut vous en faire gagner.

Il est possible d’une part de classer les tâches à effectuer :

  • Les tâches importantes et urgentes impossibles à déléguer
  • Les tâches importantes mais non urgentes
  • Les tâches urgentes mais peu importantes à déléguer
  • Les tâches ni importantes ni urgentes à déléguer ou à supprimer.

Pour ne pas s’éparpiller, définir la veille deux ou trois priorités pour la journée du lendemain. La journée de travail est à articuler autour de ces points forts. Cela implique de prendre en considération le temps, les outils, les informations et les collaborations nécessaires pour les mener à bien.

L’efficacité passe par la chasse au grignotage : les collègues bavards, le téléphone, les réunions, la messagerie peuvent se révéler très chronophages. L’efficacité et la concentration varient au fil de la journée et c’est en début de matinée qu’on est le plus performant. Commencer par les tâches les plus ardues pour se libérer l’esprit et optimiser sa journée de travail.

Une bonne organisation est aussi un moyen de réduire le stress :

  • Dresser une liste des tâches du lendemain
  • Estimer le temps nécessaire pour réaliser chacune d’elles, sans oublier les imprévus.
  • Définir les priorités et organiser sa journée
  • Déterminer des périodes sans interruption pour les tâches prioritaires.

Une bonne gestion du temps inclut aussi les activités personnelles qui occupent une part non négligeable de la journée et de l’esprit. Qu’il soit électronique ou sur papier, l’agenda doit être toujours à portée de main, les activités personnelles et professionnelles doivent être reportées sur le même agenda. Tout changement d’emploi du temps doit être noté, essayer également de conserver des plages horaires libres pour faire face aux imprévus. On estime que planifier 60% de la journée permet de faire face à 40% d’imprévus.

Pour aller plus loin :

– Voir le site du Drucker Insitute (en anglais). Peter Drucker est l’un des plus grands théoriciens du management. www.druckerinstitute.com

– Les secrets de l’efficacité – En faire plus… en moins de temps
Bruno Savoyat,
éd. Maxima – Laurent Du Mesnil Editeur, 2006. 
368 pages

Les 3 étapes d’un coaching

Colorful pinwheels on white background

Un coaching se déroule en 3 étapes, qui prennent plus ou moins de temps (nombre de séances)

Pink-circle-1La première étape est la définition de la problématique. Que venez-vous chercher au travers ce coaching ? Qu’elles sont vos motivations, que souhaitez-vous améliorer ou arrêter ? Cette étape est cruciale car elle détermine clairement votre besoin. Parfois, cette seule séance suffit car elle vous permet d’entrevoir des pistes d’actions immédiates auxquelles vous n’aviez pas pensé.

2La seconde partie est la mise en lucidité, elle consiste à repérer chez vous vos modes de pensées, vos façons de fonctionner, les schémas dans lesquels vous êtes peut-être enfermés. C’est une étape délicate car elle révèle aussi nos croyances et met à jour comment nous sommes perçus par ce que nous faisons.

3La troisième étape est la mise en mouvement, il s’agit de vous entrainer à fonctionner différemment, que pouvez-vous engager pour activer vos nouvelles ressources ? Quels nouveaux mécanismes allez-vous enclencher ?